ZOOM SUR... - Les porteurs de pinces
Appelé « gatüzain » en Soule, le porteur d’une pince extensible en bois est également un personnage que l’on retrouve dans beaucoup de mascarades ou lors des tournées de quête. Parfois figure à l’extrémité de la pince une tête d’animal (cheval ou serpent) ou une étoile.
Nicole Lougarot pense que le porteur de pinces a une origine tsigane* .
Dans son livre « Haguète et Hape-tchâr », Léon Marquet propose un tour d’Europe de cette grande pince de bois articulée.
Son utilisation originelle fait l’objet de multiples suppositions : elle permettait de décrocher du plafond jambons et saucisses… ou de nourrir les lépreux… ou d’attraper les voleurs…

Thierry Truffaut, spécialiste des traditions carnavalesques basques, compare le « Gatüzain » à Arlequin** .
Ce dernier actionne effectivement un « zigzag » sur une aquarelle de Grevenboch.
Les personnages de carnaval auraient-ils donc été influencés par ceux de la Commedia dell’arte ? C'est ce qu'affirment certains chercheurs, notamment à propos du personnage du bouffon.
Pourtant, dans son « Histoire du théâtre dessinée », André Degaine prétend l’exact contraire : cet art serait né vers 1550 et aurait puisé entre autres son inspiration dans les personnages grotesques et masqués, très populaires, des carnavals…






 
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Gatüzain en Soule



Carnaval Malmedy

Carnaval Malmedy



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Diablo région de Zamora



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Les schuttigs d'Elzach.

En Soule, l’objet s’appelle « gatü » – chat – ; il est actionné par le « Gatüzain » ou « Gatero » qui fait partie du groupe des cinq danseurs « Aitzindari ».
Contrairement à ceux d’ autres régions, ce personnage ne se sert pas aujourd’hui de sa pince pour importuner les autres acteurs ou les spectateurs, ou pour leur offrir des objets.
Il le faisait cependant autrefois:
J.-D.-J. Sallaberry le présente dans son « costume blanc [qui] a l’air d’être illustré de confettis de toutes couleurs ».
De plus, « il s’amuse, tout le temps de la mascarade, à jouer toutes sortes de tours à tout le monde, acteurs et spectateurs ».



En Sicile et en Italie du sud, on  désigne les pinces sous le nom de « scaletta ».
Dans la région de l’Avellino, elle est l’un des accessoires de la mascarade de Serino.
La « scaletta » y est actionnée de temps à autre par un des acteurs, dans une farandole très colorée de personnages aux chapeaux fleuris et aux rubans multicolores dans le dos.
Dans la même région de l’Avellino dont certaines scènes de mascarades présentent de fortes similitudes avec celles de Soule, on retrouve la « scaletta » entre les mains d'un danseur de Piazza de Pandola.


Au carnaval de Malmédy en Belgique, les Haguètes en ont fait leur instrument que l’on peut apercevoir dans d’autres carnavals de Wallonie.


« Los diablos » des mascarades d’hiver de la région de Zamora en Espagne l’utilisent pour saisir les mollets des spectateurs.


Les « Schuttigs » d’Elzach en Allemagne (Forêt Noire)ou d’autres personnages de carnaval de la même région l’utilisent de la même manière.




 







 

 


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