LES BOHEMIENS - Histoire des Bohémiens
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Les Bohémiens
( © E. Heguiaphal.)

Les Tsiganes, aussi appelés les Rroms, ont reçu ou se sont donnés plusieurs noms, suivant les époques et leurs pérégrinations. Dans la vallée de la Soule au Pays basque, ils ont reçu celui de Bohémiens.

Ils se nomment eux-mêmes:
Romano Chavo (Romané Chavé, au pluriel), Sinto (Sinti,au pluriel), Manush, Rrom (Rroma, au pluriel,), Kalo (Kalé, au pluriel) et appellent ce qui ne font pas partie de leur peuple Gadjo (Gadjé au pluriel).

Les Français les appellent :
Tsiganes, Gitans, Bohémiens ou Romanichels.

Ils ont reçus d’autres appellations en Europe :
Egyptiens, Gypsies , Sarrazins , Ethiopiens , Noirs , Maures , Indiens , Griegos .

En Pays Basque on les nomme :
Buhame , Erromintxel , Kaskarot , Ijito , Kito , Xito , Gitano , Jitano, Kitano , Motxaile, Bohemio , Vizcaino ou Biscayen .
 
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Carte des migrations

Au Xème siècle, un groupe important de leurs ancêtres aurait quitté le Nord de l’Inde.

Après un séjour en Perse (actuel Iran), le groupe s'installe dans le Péloponnèse, presqu'île du sud de la Grèce – également appelée Morée –, et dans quelques pays voisins (Royaume de Serbie, Valachie, îles grecques).

Jusqu’à son arrivée en Europe, le groupe serait resté relativement compact. A partir de 1416, de nombreuses compagnies tsiganes commencent à se déplacer à travers l'Europe.

 

jacques callot Bohémiens en marche 1592-1635

Bohémiens en marche
1592-1635(Jacques Callot)




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Bohémiens 1861
(Achille Zo)




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Liberté (affiche du film)
(Tony Gatlif)

Ils sont au début reçus dans les cours princières, protégés par les Rois et hautement considérés par les autorités les plus élevées de la Chrétienté.
Mais ce bon accueil dans nos pays d'Europe n’aura duré, semble-t-il,qu'une cinquantaine d'années.

Leur itinérance paraît suspecte. Les premiers actes de répression à leur encontre ont lieu en Suisse dès 1471, en Espagne en 1499, en Allemagne en 1500, en France en 1504.
Malgré la multiplication d’ordonnances générales d’expulsion souvent assorties de menaces (internement, envoi aux galères, mutilation des oreilles, flagellation, pendaison, décapitation), les Tsiganes se maintiennent dans tous les pays européens.
Pour échapper à la répression, leurs groupes passent d’une province ou d’un pays à l’autre.
Ainsi séjournent-ils en plus grand nombre dans les régions frontalières, surtout lorsque celles-ci offrent des asiles naturels - forêts ou montagnes -, comme au Pays Basque. Heureusement, la répression n'est pas toujours approuvée et certaines personnes influentes,religieux ou magistrats, refusent d'appliquer les textes à la lettre.

Au XVIIIème siècle,seul un pays, les Provinces Unies des Pays-Bas, serait parvenu à expulser tous ses Tsiganes,organisant des battues souvent meurtrières.
En Espagne, en 1749, 10 000 Gitans sont capturés lors d’un même vaste coup de filet.
Quatorze ans plus tard, un ordre de libération générale sera prononcé, mais tous leurs biens leur ayant été confisqués, beaucoup s'installeront alors dans des logements de fortune (« cuevas » de Séville ou de Grenade).

Au XXème siècle, un autre évènement a été dramatique pour le peuple tsigane. Il s’agit du « Samudaripen », qui signifie « meurtre collectif » en langue rromani, et désigne le génocide du peuple tsigane durant la deuxième guerre mondiale: déportation dans les camps de concentration pour y être utilisés comme cobayes dans les expériences médicales, massacres par l’armée allemande, enfermement dans des ghettos,internement en France, avant parfois un départ vers les camps de la mort...
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 Bohémienne au tambour
 1867 (Bouguereau)

Dès son apparition en Europe, ce peuple voit ses facultés artistiques repérées et appréciées dans les domaines de la musique et de la danse.

En Europe centrale et orientale, c'est surtout sa musique qui obtient un succès remarquable, et ce dans tous les milieux.
En Europe de l'ouest, les écrits anciens parlent plus de la notoriété des danseuses.

Aujourd’hui encore, les Tsiganes conservent cette réputation.
 

 
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Aujourd’hui. On estime à douze millions le nombre actuel de Tsiganes vivant en Europe ; 96% d’entre eux sont sédentaires. Ils se divisent en plusieurs groupes :
  • Les Rroms dits orientaux (85%),
  • Les Gitans ou Kalés (10%),
  • Les Sintés souvent appelés Manouches en France (4%),
  • Les Gypsies ou Romanichals en Grande-Bretagne (0,5%),
  • Divers groupes de moindre importance (0,5%).

Les deux pays qui comptent le plus de Tsiganes sont la Roumanie et la Bulgarie.

Depuis le congrès mondial de 1971, le peuple tsigane possède son drapeau et son hymne national “ Gelem, Gelem ”



…et les mesures d’expulsion sont encore d’actualité !

 


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